Vous souhaitez visiter un temple un peu moins envahi par les touristes ou vous cherchez à avoir une vue exceptionnelle sur Bangkok? Dans tous les cas, vous allez adorer la visite du Wat Saket car il est très différent des autres temples de la ville.
Quand le soleil se couche sur Bangkok
S’y trouver à l’heure du coucher de soleil et découvrir la cité des Anges depuis l’esplanade autour de l’immense stupa doré est inoubliable. C’est ce dernier qui a d’ailleurs donné au temple son surnom de Golden Mountain . En français, c’est la montagne d’or , une colline artificielle haute de 75 m qui permet d’avoir une sublime vue à 360° sur la ville . Même si aujourd’hui on ne compte plus dans la capitale thaïlandaise, les nombreux rooftops au sommet de buildings toujours plus élevés, la terrasse en haut du mont et autour du stupa fut jusqu’en 1960, le point le plus haut de Bangkok. Pour pour ma part, j’adore cette perspective pas trop haute qui donne la sensation d’être juste un oiseau qui rase les toits des maisons basses de la vieille ville.
Dans la capitale thaïlandaise au relief trés plat, cette colline , bien qu’elle ne soit pas naturelle, est exceptionnelle. En arrivant ici, la plupart des visiteurs se dirigent rapidement pour escalader la petite montagne , mais en faire le tour par le bas et à l’intérieur du domaine du temple, offre bien d’autres possibilités de découvertes parfois surprenantes.
Comme par exemple des représentations de Bouddha dans divers pavillons et grottes ainsi que d’étranges sculptures dans un ancien cimetière..
Comme souvent en Thailande , le nom usuel de ce temple est un raccourci. Son nom complet est Wat Saket Ratcha Wora Maha Wihan et c’est en réalité tout un complexe qui s’est créé autour du petit monticule . Lorsque vous êtes au sommet, il est facile d’en voir toute l’étendue . Et si vous avez la chance de séjourner en Thailande lors d’une des nombreuses grandes fêtes du calendrier bouddhique , vous y vivrez toujours des moments intenses. C’est particulièrement le cas lors de Makha Bucha en et durant le festival de Loy Krathong.
Le Wat Saket en fête pendant Loy Krathong
En Novembre, lorsque tout le pays commémore Loy Krathong qui est sans doute la plus belle fête de Thailande , le Wat Saket attire une foule de fidèles.
Durant neuf jours se déroulent ici de nombreuses célébrations dont une magique procession aux chandelles où des centaines de moines vêtus de safran montent lentement jusqu’en haut de la colline . Cette cérémonie honore la relique sacrée qui se trouve à l’intérieur du stupa .
Le chédi, qui est le nom thaïlandais employé pour stupa est alors complètement drapé dans un très long drap rouge vif de plusieurs centaines de mètres , apporté lui aussi en un long cortège par des centaines de personnes . Nombreux sont les bouddhistes qui y ont inscrit leurs vœux et une fois que celui-ci est drapé autour du chédi, ils restent nombreux à se recueillir ici , y font leur offrandes et tournent trois fois autour du chédi dans le sens des aiguilles d’une montre, ce qui leur apportera chance et prospérité ,ainsi qu’à leur famille. Avec en fond sonore , la litanie des chants bouddhiques diffusés par un haut- parleur, imaginez combien l’atmosphère devient alors mystique et fervente . Les flammes des bougies vacillent , les volutes des encens parfumés embaument l’air et les drapeaux de prière colorés flottent dans le vent . Les nombreux billets d’offrande aussi. Pendant ce temps , au pied du promontoire et jusqu’à tard le soir , se tient pendant toute la semaine une véritable kermesse festive et bon enfant avec de nombreux vendeurs et leur roulottes de nourriture, des jeux , des stands d’artisanat et des manèges.
Comment se rendre à Golden Mountain et que voir autour du temple
Comme la majorité des principaux sites de la « to do list » des touristes , le Wat Saket se trouve lui aussi dans la partie ancienne de Bangkok et dans un quartier encore plein d’authenticité. Dans la rue en face de l’une des entrées du temple se trouvent de nombreux artisans menuisiers, qui transforment le bois en une véritable dentelle et dont les ateliers sont installés dans de vieux shop -houses typiques .
Un khlong est juste derrière . On est seulement à une simple volée du quartier de Banglamphu , de Rambuttri alley et de Khao San Road . Pas très loin non plus du beau monument de la Démocratie qui est à environ 600 m . Tout cela se fait bien à pied et pn reste très précisément juste à la limite extérieure de l’ancienne île de Rattanokosin.
Que voir dans les environs
Pour optimiser votre visite , il y a donc pas mal d’autres choses intéressantes dans les environs , comme le Rattanakosin Exhibition Hall et la Queen Sirikit gallery, deux musées à coté du vaste temple Wat Ratchanatdaram et son incroyable Loha Prasat , surnommé le «château de métal». Ce dernier rénové il y a peu, a retrouvé la flamboyance de ses 37 flèches dorées et dans l’une de ses nombreuses cours se tient même un marché aux amulettes.
En se rapprochant du Wat Saket , il y a aussi tout près le fort Mahakan , qui est l’un des deux derniers anciens fort de défense qui subsistent sur les 14 d’origine , avec le Phra Sumen . Le tout nouveau parc qui l’entoure de nos jours a provoqué pendant des années une polémique entre les habitants très attachés à leur vieux quartier et l’administration urbaine , car il a fallut détruire les habitations de ces derniers qui s’étaient cependant organisés en association de défense de leur patrimoine.
Infos pratiques
Le prix d’entrée est de 50 bahts et permet de monter jusqu’au sommet et l’entrée est gratuite pour les Thailandais.
Le Wat Saket est ouvert de 8h à 19h
Adresse ; 344 Thanon Chakkraphatdi Phong, Khwaeng Ban Bat dans le district de Pom Prap Sattru Phai.
Les Bus qui s’arrêtent à proximité sont ; 8 -15 -37- 47
On peut également arriver par voie fluviale en utilisant le service de bateaux bus rapides sur le canal Khlong Sen Saep et en s’arrêtant à Penfa Lee Lard qui est le terminus de cette ligne
.
Une tenue correcte est nécessaire comme dans tous les temples. Ayez toujours quelques baths pour faire différentes offrandes et acheter fleurs de lotus et encens si vous le souhaitez .
Une ascension facile vers un stupa doré
D’en bas on voit le bâtiment qui a un peu une apparence de monastère népalais.La montée se fait aisément par un majestueux escalier qui serpente autour de la colline à travers une végétation luxuriante où de nombreuses statues sont enfouies . Ne soyez pas effrayé par les 344 marches à grimper pour atteindre le sommet. Elles sont vraiment très peu hautes et n’importe qui peut faire cette ascension en douceur. Eviter seulement de la faire aux heures les plus chaudes. On s’imprègne du lieu en montant lentement et on prend volontiers le temps de méditer dans la presque fraîcheur et l’ombre des arbres tropicaux . Des brumisateurs rentrent agréablement en action à votre passage enveloppant les statues d’un fin brouillard de gouttelettes d’eau.. On est bien loin du tumulte de la ville bruyante dans ce havre de paix.
Plusieurs plates formes où se trouvent des alignements de cloches de prière sont aménagées et permettent de faire des pauses . Les bouddhistes font tinter les cloches de bronze pour se porter chance et la vibration des sons profond ajoute à la sérénité du lieu.
A mi- chemin , il existe même un café aménagé dans la roche pour ceux qui souhaitent se rafraîchir.
Arrivée à la première plate -forme
En haut de l’escalier , on pénètre dans une salle qui se trouve directement sous le grand stupa et où il n’est pas nécessaire d’ôter vos chaussures .
Au centre , se trouve une sorte de cœur sacré au milieu duquel se trouve un petit chédi doré avec quatre petites niches contenant des statues miniatures du Bouddha aux quatre points cardinaux . C’est ce petit chédi qui contient une partie des précieuses reliques du Bouddha. Dans la salle , autour et sur les quatre faces se trouvent encore d’autres nombreuses représentations de Bouddha dans différentes postures , en particulier celles attribuées à chaque jour de la semaine.
Les nombreuses offrandes et les fleurs ajoutent une once de paix avec les nombreux bouddhiste qui viennent pour prier au milieu des touristes.
Depuis les nombreuses fenêtres autour desquelles tintent des clochettes dans le vent ,on peut déjà admirer tout Bangkok.
Surprenant , on y vend aussi des glaces et des douceurs!
L’escalier vers la plate forme du grand chédi
Apres cette fois avoir laissé vos chaussures, on empreinte un petit escalier étroit qui permet d’accéder un peu plus haut à l’air libre et directement au pied de l’impressionnant stupa doré.
La vieille ville chargée d’histoire est enfin là toute entière à vos pieds et la skyline des tours du Bangkok futuriste d’aujourd’hui se dessine au loin .Au moment du coucher de soleil , dans l’axe même de l’astre qui s’enfonce à l’ouest dans le fleuve, scintillent les toits du Grand Palace et du Wat Phra Keaw , complètement magique!
Stupa doré enchâssant des reliques de Bouddha
Le beau chédi doré qui existe aujourd’hui date du règne du roi Chulalongkorn (Rama V). Il est haut de presque six mètres et il abrite aussi une précieuse relique . Les Britanniques avaient découvert à Piprawa, près de la frontière népalaise plusieurs reliques attribuées à Bouddha et c’est le vice-roi des Indes qui les offrit lui même au roi Chulalongkorn en 1899. C’est l’une des raisons pour laquelle les habitants viennent prier ici, faire du mérite et demander des bénédictions.
Un temple bien avant les origines de la ville
Un ancien temple appelé Wat Sakae existait à cet endroit depuis sans doute la période d’Ayutthaya .Ce temple fut rénové par Rama I lorsqu’il fit de Bangkok sa nouvelle capitale et fit creuser le canal voisin pour créer l’île de Rattanakosin. Le roi décida que ce temple serait dédié aux crémations et aux funérailles et lui donna le nom de Wat Saket. Une première colline connue sous le nom de Phu Khao Thong a été créée sous le règne du roi Rama III . Mais celle- ci effondra rapidement car le sol était trop meuble dans cette partie de Bangkok . Le temple tomba ensuite à l’abandon et fut envahit par les herbes folles. Ce fut le roi Rama IV qui fit renforcer la colline avec un grand nombre de bûches de teak , comme une sorte de radeau de soutien, afin d’empêcher le sol de s’enfoncer davantage. Il la fit ensuite surélever en souhaitant qu’on la remarque de toutes parts et fit construire un premier petit stupa au sommet. La structure actuelle elle été solidifiée par du béton en 1940 et désormais la végétation dense qui recouvre tout, participe à la consolidation de l’ensemble .
Le temple Wat Saket proprement dit est lui-même situé à la base de la colline. La plupart des visiteurs le manquent, en montant juste en haut de la colline. Dans ce complexe, vous trouverez comme chaque fois, une chapelle d’ordination qui est ici en marbre de carrare et construite au XXème siècle, un bâtiment où sont conservées les écritures bouddhistes , un viharn et les logements des moines.
Ne manquez pas de chercher les arbres sacrés de Bodhi, qui sont comme dans beaucoup de temples de la ville, des boutures rapportées d’Inde, du même arbre sous lequel Siddhartha Gautama (Bouddha) était assis lorsqu’il a atteint l’illumination.
Découvertes surprenantes au pied de la colline
Au pied de la montagne dorée se trouve une sorte vieux cimetière plutôt effrayant datant de l’époque où le temple était un temple de charité et utilisé pour incinérer les défunts trop pauvres pour s’offrir une crémation pour leur funérailles. Lorsqu’il y avait trop de dépouilles , c’était parfois les vautours et même les chiens qui se chargeaient de la besogne , d’où les sculptures représentant ces oiseaux . Ce fut le cas lorsqu’une terrible épidémie qui frappa Bangkok pendant le règne de Rama II, les restes de dizaines de milliers de pauvres gens furent amenés ici.
Voilà, j’espère que vous avez aimé cet article et que vous ne manquerez pas cette belle visite.
Le crédit photo de l’image d’entête , où le chédi est enveloppé de rouge, provient de la page facebook du temple.